Compte-rendu par Panayotis Papaevangelou, Doctorant FNS en histoire contemporaine
Au cours de sa présentation, Maïeul a fait l’état de sa recherche et montré une partie du processus global de sa thèse en cours. Dans la première partie de sa présentation, Paper and digital critical editions, il a ainsi fait mention de trois choses : les Critical editions, les Paper editions et les Digital editions.
Pour les premières nommées, Maïeul a mis en avant le fait que les éditions critiques, proposant non seulement l’état original le plus probable d’un texte, permettent également de connaître toutes les variantes du texte dans sa globalité. En ce qui concerne les secondes, les éditions dites sur papier, fruits d’une longue tradition au cours de laquelle toute les variantes ont été découvertes, ot l’avantage de proposer un livre qui n’a besoin d’aucune mise à jour (maintenance) lorsqu’il a été imprimé. Néanmoins, comme l’a souligné Maïeul, un livre présente l’inconvénient de ne pouvoir afficher certains détails techniques (like column/page break). Enfin, à propos des Digital editions, celles-ci ne sont pas exemptes de tout défaut. Mais en prenant en compte les avantages, à savoir le fait de permettre la description de plus de détails techniques tout en proposant une ‘’version diplomatique’’ de l’ensemble critique d’un texte, il est évident que ce genre d’édition demande réflexion en ce qui concerne le type de présentation et son ergonomie en n’oubliant pas cependant le besoin régulier de maintenance qui existe.
La deuxième partie de sa présentation, s’est penchée sur LaTeX et les Critical editions. Si en 1977, Donald Knuth a crée TeX, un logiciel permettant de faire de la typographie avec de nouvelles commandes, Leslie Lamport a crée LaTeX en 1983, logiciel allant plus loin dans l’évolution et le nombre de ces mêmes commandes, car donnant lieu à une série d’extensions dont la principale nouveauté est la gestion bibliographique.
Enfin, Apple a crée XeLaTeX, supportant unicode et donnant plus de possiblités typographiques. Maïeul a ensuite expliqué le processus éditorial de LaTeX. Pour passer d’un dossier tex à une édition papier, l’étape obligée consiste à créer un documenten en pdf. C’est ici qu’entre en jeu eledmac qui est une extension de LaTeX. Edmac, programmé pour TeX par J. Lavaglinio et D. Wujastyk et utilisé pour les éditions classiques d’Oxford, a été crée en
1988.
Ledmac a été créé pour le même usage en 2003, mais cette fois pour LaTeX par P.Wilson. Enfin, Eledmac, une version extensible de ledmac a été réalisée par Maïeul lui-même qui est devenue eledmac en 2012. En quoi consiste cette dernière réalisation ?
Tout d’abord, des parties de textes, appelées lemmes, peuvent avoir leur propres commentaires en notes de début ou de fin de page dont cinq séries différentes existent : des variations textuelles, des remarques historiques, etc. Maïeul a ensuite présenté un exemple simple de la méthode employée pour utiliser LaTeX, puis parlé des limites d’ordre sémantique et technique. Eledform est un projet en cours permettant de résoudre une partie de ces limites.
Dans la troisième partie, ‘’XML-TEI to other formats’’, Maïeul a résumé ainsi cet eXtensible Markup Language Text Encoding Initiative : une initiative d’encodage de texte existant depuis 1994 pour le moins flexible avec de nombreux modules et ayant un composant textcrit. Pour sa part, le XLST, pour eXtensible Stylesheet Language Transformation, permet de décrire la transformation d’un document XML à un autre document texte, que ce soit un document XML, HTML ou TeX. Maïeul a expliqué très clairement que si un document xlst et un document xml permettantavec un processeur XLST de créer un document TeX, avant la dernière étape qui est celle du document pdf, le même document xml, avec un autre document xlst, est en mesure de créer un document html pour un tout autre emploi qui est destiné au web.
Proposant deux solutions aux limites actuelles, Maïeul voit la création d’un nouveau document XLST permettant de l’insérer dans un site web au format html et la création d’un format tex avec la mise en forme d’eledform.
Pour conclure, la thèse de Maïeul permettra d’une part de créer et tester eledform dans le cadre du texte d’André de Crête, l’Homélie sur Tite, pris comme exemple et, d’autre part, de parvenir à ce que eledform utilise le même vocabulaire que le module textcrit de XML-TEI.
Proposant enfin une courte bibliographie sur ces sujets, Maïeul est parvenu à décrire des systèmes de documents de texte de façon claire en donnant un résumé chronologique, historique et par étapes de ces créations informatiques permettant d’améliorer le format texte.
Pour ma part, j’ai mis en avant la clarté de ses explications tout en lui posant la question suivante : compte tenu que LaTex est utilisé dans la communauté scientifique et, en très grande partie, dans le cadre des sciences dites dures, très concrètement, quel serait le principal apport de ces outils qu’il va utiliser pour sa thèse ?
Maïeul a répondu que cela lui permettrait de bénéficier d’apports en termes bibliographiques, de production de textes, typographiques et enfin, en stockant des données dans leurs formats bruts.
Il est ensuite ressorti de la discussion générale que des problèmes dans le monde de l’édition étaient le résultat du peu de volonté de s’approprier un outil comme LaTeX.
Deux erreurs:
– c’est Leslie Lamport et non Amport
– XeLaTex a été initialement créé *pour* MacOS X et non *par* Apple
Quant à l’édition, tout le monde n’est pas si rétif… Pour preuve, j’ai édité ceci en 2002: http://www.ppur.org/produit/50/9782889140442/Mythe%20%20Science avec un modèle fourni par les PPUR ;)